Une balade : une promenade/ une ballade : une poésie
Vivre, chez un grand poète, un temps personnel d’expression écrite. Comprendre en l’expérimentant le processus de création littéraire à partir du ressentir.
CM
12 élèves (6 binômes)
balade, temps de l’observation et du ressentir, temps d’écriture – une heure et demie à deux heures.
(à apporter)
- Crayon, cahier de brouillon Des habits de randonnées.
(fourni au moment de l’atelier) :
- un petit tableau blanc, style ardoise, métallique, par enfant
- un jeu d’étiquettes aimantées par enfant,
- un feutre velleda par enfant,
- une copie plastifiée de la poésie « Ciel, air et vents » de Ronsard par enfant, plus une grande copie de la poésie, plastifiée, pour l’enseignant
- 6 bandeaux pour les yeux
- des balises pour bien marquer le chemin dans la forêt.
Nettoyage et balisage du chemin jusqu’aux 2 lieux choisis.
Descriptif :
Nous proposons une promenade dans la forêt autour du manoir, lieu de balade du jeune Ronsard, pour y découvrir des lieux d’inspiration poétique. Une première phase permet à l’élève de faire une production écrite liée à une expérience sensorielle, puis la deuxième phase dans un autre lieu permet d’observer un lieu et découvrir un poème de Ronsard lié à la description, puis d’essayer d’écrire des vers à partir des mots du poème.
Phase un :
Départ par un chemin de forêt partant du manoir. Arrêt au premier lieu repéré, clairière bordé d’arbres.
Activité 1 : « Laisse-toi guider »
Consigne pour le déroulement : On explique aux enfants que la balade vers un lieu d’observation sera déjà l’occasion de regarder le chemin et des lieux qui ont dû inspirer l’écriture de Ronsard, que nous allons essayé de retrouver les sources d’une inspiration poétique, c’est à dire, ce qui donne envie d’écrire une poésie.
Arrivés sur un lieu choisi, ils auront à se repérer seulement à travers les sons, les odeurs, le touché. C’est un travail sur les sens. On leur dira qu’ils s’en serviront après pour écrire ce qu’ils ont ressenti. Il s’agit d’expression personnelle, chacun s’exprimera comme il le souhaite, sans se soucier de l’orthographe, du moins dans ce premier temps.
Déroulement :
1ère partie : Par binômes, enfant A repère discrètement un arbre quelque part autour du lieu central mais pas plus loin que 10 ou 15 mètres. Enfant B aura les yeux bandés. Enfant A fait tourner B sur place pour qu’il perde ses repères, puis l’amènera vers « son » arbre en tenant le bras ou la main de B pour qu’il soit en confiance. Le passage vers l’arbre donnera l’occasion à B de ressentir les indices, sons, odeurs, contactes… A aidera B à « construire » le chemin en nommant des éléments du passage (par exemple, il fera remarquer que le chemin monte, qu’ils passent dans des feuilles, qu’il faut enjamber une branche, qu’on entend le vent dans les arbres…) Une fois arrivé devant l’arbre, A met B en contact de l’arbre, B va le toucher, essayer de ressentir « son » arbre. Ils retournent vers le point de départ. A fait tourner B encore sur lui-même puis on enlève le bandeau. B essaie de retrouver le chemin vers l’arbre. On échange les rôles.
2ème partie : Chacun retourne seul sur le lieu de « son » arbre, avec un crayon et le cahier de brouillon, ils écrivent chacun 2 vers sur ce qu’ils ont ressenti. On peut leur donner des indications, s’ils le souhaitent, sur la description de ce qu’ils ont éprouvé, les couleurs, les sons, les odeurs, les formes, les émotions ressenties…
3ème partie : Lecture à voix haute des vers par les élèves, regroupés dans le lieu central.
(Prolongement en classe : produire des poèmes à plusieurs en mettant les vers ensembles.)
Phase 2 :
Départ par le chemin de la forêt vers le haut des bois, lieu ouvert devant les vignes et dominant la vallée. On y voit les 2 rivières, des champs, les vignes, le ciel…
Activité 2 : « Vue d’en haut »
Un temps d’observation du lieu.
Lecture à haute voix de la poésie de Ronsard « Ciel, air, et vents… » Chaque enfant a une copie du poème.
On leur demande ce qu’ils entendent, ce qu’ils comprennent. Quelques éléments du vocabulaire peuvent être expliqués (tertres vineux, sources ondoyantes…). On essaiera de repérer dans le paysage ce qui a inspiré les mots de Ronsard.
Chaque enfant disposera d’un tableau et des étiquettes de mots aimantées, plus un feutre Welleda pour écrire des mots qui manquent.
La consigne (contrainte) est donné qu’à partir de ce qu’ils voient, de ce qu’ils ressentent, et des mots-étiquettes, ils doivent inventer 4 vers (une strophe) poétique, puis trouver un titre.
Les textes seront retranscris dans le cahier de brouillon puis lu à haute voix. Si le temps manque, la lecture des textes pourrait avoir lieu au retour en classe.
Prolongements : De retour en classe, la forme du sonnet (4.4.3.3) peut être vu à partir du poème de Ronsard, puis les vers des élèves pourraient être repris, retravaillés, pour produire un sonnet.
Ronsard, Les Amours de Cassandre 1552 | |
Ciel, air et vents, plains* et monts découverts, Tertres vineux* et forêts verdoyantes, Rivages torts et sources ondoyantes, Taillis rasés et vous bocages verts, Antres moussus à demi-front ouverts, Prés, boutons, fleurs et herbes rousoyantes*, Vallons bossus et plages blondoyantes, Gastine*, Loir, et vous, mes tristes vers, Puis qu’au partir*, rongé de soin* et d’ire*, A ce bel oeil Adieu je n’ai su dire, Qui près et loin me détient en émoi, Je vous supplie, Ciel, air, vents, monts et plaines, Taillis, forêts, rivages et fontaines, Antres, prés, fleurs, dites-le-lui pour moi. |
*plains : plaines *Vineux : riche en vin *Rousoyant(es) : couvert de rosée *Gastine : Forêt de Gâtine *Au partir : au départ *Rongé de soin : de souci *Ire : colère |
Pièces Jointes : "Notes pour enseignants", "Ciel, air et vents", "Magnets" et "Poèmes".
2009-2024 © HIDA41 - Tous droits réservés
Ce site est géré sous SPIP 3.2.19 et utilise le squelette EVA-Web 4.2
Dernière mise à jour : mardi 24 juin 2014